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Je m’emmêle dans l’étreinte et je tisse sa toile dans mes pensées. Je noue des liens sans cesse, comme autant des liens à défaire peut-être un jour. J’ai beau les dénouer avec ou sans raison, aussitôt les nœuds me ramènent à ma condition.
Je me suis fait prisonnier alors je m’emmêle à l’infini. Je m’efforce de démêler mon intérieur contraint par un extérieur ficelé, entremêlé dans le clair-obscur.
Et je finis la sens issue, embrigadé dans l’espoir d’un lendemain éclairé et je souris.
Telle une pelote sans fin, je tourne en rond. Je tourne autour des nœuds que je suis tissés, que l’on a tissés autour de moi. J’emmêle, certains nœuds se dénouent, d’autres se lâchent, d’autres se serrent, et moi, je cherche toujours à les desserrer ; je ne trouve pas le fil conducteur.
Je m’emmêle, me démêle pour m’emmêler encore.
A force de nouer et dénouer, je porte tous les nœuds du monde.
2021, 2022